Quels sont les 3 types de prévention des RPS ?
Les Risques Psychosociaux (RPS) sont de véritables enjeux pour la santé au travail. Selon une étude de l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail, plus de 50 % des travailleurs déclarent être exposés à des RPS en Europe. Face à cette situation, il est crucial d’agir pour prévenir ces risques. Pour ce faire, il existe trois niveaux de prévention : la prévention primaire, la prévention secondaire et la prévention tertiaire.
Prévention primaire
La prévention primaire des RPS correspond aux actions visant à limiter l’apparition de ces risques. Elle se concentre sur la mise en place de mesures préventives en amont, dès la conception des postes de travail. L’objectif est de prévenir les situations généralement sources de stress, burn-out ou encore de violence au travail.
- La prévention organisationnelle : Il s’agit d’adapter les horaires de travail, les tâches et les responsabilités, aux compétences et aux capacités des travailleurs pour éviter les surcharges mentales, les conflits, les discriminations, les pressions ou les atteintes à la santé physique et psychologique. Le management participatif, les enquêtes de climat social, l’ergonomie ou encore la qualité de vie au travail sont des exemples de cette prévention.
- La prévention personnelle : Cette prévention se concentre sur la formation des travailleurs et des managers concernant l’identification, la gestion et la communication des RPS. Des formations spécifiques pour prévenir le harcèlement moral ou sexuel, la souffrance au travail ou les violences sont par exemple essentielles pour prévenir ces situations.
- La prévention collective : Cette prévention implique un travail d’équipe pour créer une culture de prévention des RPS dans l’entreprise. Il s’agit d’organiser des entretiens collectifs, des groupes de parole, des ateliers, des séminaires ou des événements pour permettre aux travailleurs de s’exprimer sur leur travail, de collaborer et de se sentir impliqués dans l’entreprise.
Prévention secondaire
La prévention secondaire des RPS concerne les actions destinées à limiter la propagation des risques pour éviter l’aggravation des situations. La prévention secondaire se concentre sur les travailleurs déjà exposés aux RPS. Elle complète donc la prévention primaire et s’adresse avant tout aux travailleurs actuellement en poste, confrontés à des situations susceptibles d’affecter leur santé.
- La prévention curative : Cette prévention est centrée sur la mise en place d’une assistance psychologique pour les travailleurs touchés par les RPS. Les interventions peuvent prendre plusieurs formes : écoute, entretien individuel ou collectif, soutien en ligne, médecins du travail, psychologues ou référents RPS.
- La prévention éducative : Cette prévention consiste à informer les travailleurs sur les RPS et leurs conséquences. L’objectif est de changer les comportements individuels et collectifs en fournissant des informations et des ressources. Il peut s’agir d’ateliers d’information, de séminaires ou de publications.
Prévention tertiaire
La prévention tertiaire des RPS concerne les actions de réinsertion professionnelle pour les travailleurs ayant subi les conséquences graves des RPS. Elle se concentre sur les travailleurs qui ont déjà subi des effets de ces risques et qui ont un besoin immédiat de soutien pour réintégrer le milieu professionnel.
- L’accompagnement : Cette prévention vise à accompagner les travailleurs qui ont subi les conséquences des RPS pour les aider à retrouver un emploi et à s’intégrer à nouveau dans une entreprise. Les travailleurs sont soutenus par une équipe multidisciplinaire composée de psys, de médecins, de juristes ou encore de référents RPS.
En conclusion
Le fait de prévenir les RPS en entreprise est un enjeu de santé au travail majeur pour les travailleurs et pour les entreprises. L’approche de prévention primaire, secondaire et tertiaire est essentielle pour agir sur ces enjeux. Selon nos experts, cette approche combinée des trois types de prévention est la meilleure manière de gérer efficacement les risques psychosociaux en entreprise. En outre, selon le règlement intérieur de l’Organisation Mondiale de la Santé, la prévention doit être considérée plus importante que la guérison.